D’abord leurs éclats de rire.
Puis je les vis.
Un groupe de jeunes qui plaisantaient devant ce magasin de luxe.
Je reviens sur mes pas, leur demande si je peux les photographier.
Bonne humeur et rires continuent pendant qu’ils acceptent.
Quelques poses et la conversation s’engage.
Parmi eux, un employé de banque, un logisticien, un stagiaire en horlogerie qui étudie dans le jura et espère bien travailler en Suisse…
Ils viennent tous de Mulhouse pour faire du shopping, il y a tellement plus de choix ici, à Strasbourg.
Ensuite je vais acheter mes journaux.
L’ami qui tient ce kiosque à qui je raconte cette prise de vue réagit, avec gentillesse il m’explique.
Il me dit à quel point il est difficile de vivre ici en temps que maghrébin, différend, avec ce genre de regards qui le suivent si souvent comme un nuage impossible à chasser, comme s’ils n’étaient jamais à leur place.
Il ne supporte plus.
Cher « Z.. », cette photo t’est dédiée, tu m’as rappelé à quel point nous portons chacun des éclaboussures de ces préjugés malsains qui flottent dans le monde.
Combien notre combat doit être de chaque instant, même si nous nous croyons immunisés.
Tu as raison, si ces dangers n’étaient pas dans l’air que nous respirons, dans les mots que nous entendons, lisons, pourquoi aurais-je eu le réflexe obscur de prendre ces jeunes gens en photo dans cette composition?
Nos « modèles intérieurs » ne sont pas à l’abri de notre environnement.
Tu as un talent extraordinaire , la photo parlait déjà toute seule et voilà que les mots qui l accompagnent viennent peaufiner son sens.
J adore ton blog … vraiment … un très bel esprit neuf et singulier sur le monde j adore!
Joyeux anniversaire papa!
Laurence